FEU LA MÈRE DE MADAME & LES PAVÉS DE L'OURS

Théâtre de Belleville
94 rue du Fbg du Temple
75011 Paris.
01 48 06 72 34 

Jusqu'au 14 septembre 2014.
Du mardi au samedi à 21h15. Dimanche à 17h.
Relâche les 16 et 17 août.

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Mis en ligne le 2 août 2014

Si « Les pavés de l'ours » est contemporaine des premiers succès de Feydeau, « Feu la mère de madame » se situe douze ans plus tard, vers la fin de sa carrière. Aux grandes machines bien huilées, il préfère les comédies vachardes… et domestiques. Autant dire que la première sent encore un peu ses influences (« Le plus heureux des trois » de Labiche) : elle nous conte les démêlées burlesques d'un homme avec son domestique lequel, croyant bien faire, va multiplier gaffes et boulettes. Dans l'autre pièce, huis-clos délirant, un couple en crise doit affronter, nuitamment, une mauvaise nouvelle, l'annonce de la mort de la mère de l'épouse. La jeune compagnie qui présente ce spectacle est pleine d'enthousiasme. Feydeau leur parle. Bon. Ils y voient un créateur du comique actuel et l'abordent par le biais du clown et de la réappropriation du texte. Tant mieux.

Le décor est façon années trente, avec un superbe carrelage à damiers et les éclairages, soignés. Les comédiens ne s'économisent pas : Loris Verrechia (en Lucien) est convaincant et son jeu s'améliore sur la durée. Laura Segré, en Dora, a une innocence touchante. Cependant, on peut déplorer un manque de rythme et de second degré qui fait que « les pavés de l'ours » n'est pas aussi efficace qu'il pourrait l'être.

Par contre, avec l'apparition de Côme Lesage dans « Feu la mère de madame » tout est à sa place : conviction, entrain…effets. La mise en scène tourne rond.  Jean Joude, un peu approximatif en travesti dans la première pièce, trouve ici sa place et livre une prestation réussie. Laura Segré, campe une Yvonne aigrie, rouspéteuse, mesquine, donnant une idée de ce que deviendrait le personnage dans lequel nous venons de la voir. Quant à Côme Lesage, bougonnant, dépassé par les événements, il est un très réjouissant fêtard à perruque.

La conclusion ? Spectacle encore un peu vert au début…mais qui s'améliore. Tel quel, avec son crescendo, il est très recommandé aux amateurs de Feydeau. Et aux autres.

Gérard Noêl

 

Feu la mère de Madame & Les pavés de l'ours

Deux pièces de Georges Feydeau.
Mise en scène : Côme Lesage.
Projet artistique mené par la Cie des Francs Menteurs.

Avec : Jean Joude, Côme Lesage, Luc Rodier, Laur Segré et Loris Verrechia.

Costumes : Bruno Marchini et Augustin Passard.
Dramaturgie : Mathieu Rasoli.