L’ÉVEIL DU PRINTEMPS

Théâtre de l’Épée de Bois
Cartoucherie 
Route du Champ de Manœuvre
75012 Paris
01 48 08 39 74

Jusqu’au 25 février
Lundi, mardi, mercredi, à 20h30
(relâche, les 22, 23, 24/01).

Du 21 au 24 février
Du mercredi au vendredi à 20h30. Sam 16h00 et 20h30. Dim 16h00.

Puis tournée : La Roche-sur-Yon (les 23 et 24 janvier), Kingersheim (le 3 février), Aulnay-sous-Bois (le 16 février)

 

L’Éveil du printemps loupe 

La pièce, d’un jeune auteur, se veut un clin d’œil à celle de Frank Wedekind. On y rencontre de très jeunes gens, sur une planète baptisée Platoniun qui ressemblerait un peu à la terre, si les habitants n’y avaient pas la peau bleue. Les jeunes s’y parlent par portable et les garçons ont des capuches. On pourrait se croire dans une version actuelle de « L’Écume des jours » avec ces jeunes insouciants, mais le dialogue reste dans le quotidien. Malgré la beauté des projections sur le fond de scène et la mise en scène alerte, on s’interroge. A, le héros, a vécu sur terre et n’aspire qu’à y retourner. Il ment beaucoup (pourquoi ?) à M, sa nouvelle conquête. Quittant Platoniun sur un coup de tête, il retourne sur la terre.

Et enfin, enfin, la pièce prend sa vitesse de croisière : avec sa peau bleutée et son accent, A fait tache parmi ces jeunes terriens. A est maladroit, inadapté, il ne connaît pas les codes. S’ensuivent une série de scènes où il est moqué par les amis d’Anna (sa nouvelle amie) et rejeté par la famille de celle-ci. Toute l’étrangeté du personnage (joué de façon sensible par Nassim Haddouche) éclate alors. Le rapport à la différence, il y a là une idée, plus que cela, une thématique, que l’auteur ne fait qu’esquisser. Dommage.

De même, lors de la première partie, cette interrogation sur le « bien » éventuel que la terre pourrait faire aux planètes qu’elle visite et occupe, aurait pu être développée davantage. On retiendra quelques belles idées : la drague avec le numéro de portable, la façon dont se noue la relation entre Anna et A, l’anecdote étrange, concernant la mort du « petit vieux au chapeau melon ». Et la fin… logique. Tout ceci ne tient que par la grâce des comédiens, tous jeunes et prometteurs, cinq en tout, qui interprètent pas moins de onze personnages.

Gérard Noël

 

L’Éveil du printemps

De Aiat Fayez
Mise en scène : Alain Batis

Avec : Emma Barcaroli, Geoffrey Dahm, Nassim Haddouche, Pauline Masse, Mathieu Saccucci.

Scénographie : Sandrine Lamblin
Musique : Cyriarque Bellot
Lumières : Jean-Frédéric Béal
Vidéo : Mathias Delfau
Costumes : Jean-Bernard Scotto et Cécilia Delestre
Perruques et maquillage : Judith Scotto assistée de Maurine Baldassari
Régie lumières et générale : Nicolas Gros
Régie son et vidéo : Gaultier Patrice

 

Mis en ligne le 17 janvier 2018