DES AMOURS ou la Grande Traversée des Sentiments

Arènes de Montmartre
rue Gabrielle
75018 PARIS
01 48 40 62 49
Les 30 août à 20H30, 31 août à 19H30, 1er septembre à 16H.

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Mis en ligne le 1er septembre 2013

Lorsqu'on évoque Anton Pavlovitch Tchekhov, on pense aussitôt à La Mouette, Oncle Vania, Les trois sœurs et La Cerisaie.

Cependant, auteur prolifique, cet écrivain a publié plusieurs centaines de récits, nouvelles et chroniques, ainsi que quelques courtes pièces.

Les trois farces que nous propose la compagnie des Moutons Noirs dans le cadre des Tréteaux Nomades, le 14ème festival itinérant des arènes de Montmartre, font partie de cette dernière catégorie.

La demande en mariage, farce en un acte, met en scène Stepan Stepanovitch, sa fille Natalia, ainsi que leur voisin Lomov, venu solliciter la main de cette dernière. Une demande en mariage qui dégénère très vite en raison du caractère querelleur des trois personnages.

Dans Les méfaits du tabac, monologue en un acte, Nioukhine doit faire, sur ordre de sa femme, une conférence sur les méfaits du tabac dans le cadre d'une œuvre de bienfaisance. Au lieu de quoi, il s'épanche auprès de son auditoire sur la tyrannie exercée par son épouse et, lorsqu'il la voit arriver dans les coulisses, il fait mine de conclure et quitte la salle dignement.

Dans la troisième pièce, L'Ours, farce en un acte, une jeune femme, Elena Ivanovna Popova, s'est retirée du monde à la mort de son mari. Lorsque Grigori Stepanovitch Smirnov se présente pour lui réclamer une somme due par son époux, elle refuse de le recevoir, mais ce dernier s'impose et décide de ne pas bouger tant qu'il n'aura pas obtenu satisfaction. La jeune veuve sort alors de sa réserve. S'ensuit un échange explosif qui mettra fin à la vie de recluse qu'elle s'était juré de mener jusqu'à sa mort.

Écrites entre 1886 et 1888, ces trois farces n'ont pas la profondeur des œuvres de la maturité, écrites entre 1895 et 1904, année de la mort de Tchekhov, alors âgé de quarante-quatre ans.

Les personnages sont stylisés et caricaturaux, représentatifs de la Commedia dell'arte, théâtre de tréteaux qui se démarque du théâtre littéraire. On retrouve dans ces courtes pièces les ingrédients de ce théâtre populaire : fantaisie, intrigue simple, prépondérance des gestes et du jeu corporel, décors pratiquement inexistants, et le nez postiche de Stepan Stepanovitch qui rappelle les masques de la Commedia dell'arte. L'entracte, également, participe de l'esprit de ce genre de comédie. Puisque la première farce se conclut par un mariage avec, comme dernière réplique : « Du champagne ! Du champagne ! » criée à tue-tête par Stepan Stepanovitch, les comédiens distribuent aux spectateurs des verres, non pas de champagne, mais de cidre, dans un climat d'allégresse et au son du violon, tandis qu'on prépare le plateau pour la pièce suivante.

Si l'on en juge par les rires incessants et les bravos qui ont fusé à l'issue de la représentation, l'assistance a incontestablement pris plaisir à ce spectacle, et le cadre intime et charmant des arènes de Montmartre, allié à la douceur estivale, ont certainement contribué à la réussite de cette soirée.

Elisheva Zonabend

 

 

Des amours

Trois farces d'Anton Tchekhov
Mise en scène de Yannick Laubin et Pascal Arbeille

Violon Mathilde de Groot Van Embden
Avec Yannick Laubin, Paola Secret, Bertrand Saunier, Romain Chesnel, Jean Marc Peyrefitte, Adrien Laurent