CINE IN CORPORE

Étoile du Nord
16 Rue Georgette Agutte
75018 Paris
01 42 26 47 47

Jusqu'au 7 décembre
Du mardi au samedi à 20h30

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Mis en ligne le 23 novembre 2013

Cine in corpore
© Virginie Puyraimond

Est-ce une pièce de théâtre ?

Si c'est une pièce qui nous raconterait une histoire, pas vraiment. Quoique…

Est-ce un documentaire ? Qui du coup ne serait pas fiction, pas vraiment. Quoique…

Est-ce une performance ?

Quel est donc ce drôle d'objet que nous propose Guillaume Clayssen ?

Qui nous raconte sur un plateau l'histoire du cinéma et par là même notre histoire à chacun de nous, à la fois semblable et différente.

Un drôle de dialogue, d'échange entre la scène et l'écran.

Et qui en appelle à la fois à la mémoire et à l'imagination du spectateur.

C'est assez déconcertant et il se peut que certains n'accrochent pas du tout.

Mais si on se laisse saisir, emporter, quel voyage mes amis !

Qui commence par les mots de Gorki découvrant le cinématographe des frères Lumière à l'exposition de Nijni-Novgorod en 1896, Ce qu'il nomme Royaume des ombres, gris et silencieux.

 « Tout, la terre, les arbres, les hommes, l'eau et l'air, tout y est d'une couleur grise uniforme, sur le ciel gris – les rayons gris du soleil ; sur les visages gris – des yeux gris ; et jusqu'aux feuilles des arbres qui sont grises comme de la cendre. Ce n'est pas la vie, mais une ombre de vie, ce n'est pas le mouvement, mais une ombre de mouvement ».

Et nous assistons à la projection de ces tout premiers films, La sortie des usines Lumière, l'Arrivée d'un train en gare de la Ciotat, avec les réactions effrayées du public.

Et puis tout s'enchaîne, tout se mêle, s'emmêle dans un joyeux kaléidoscope, interviews, scènes de films, extraits d'émissions de radio ou de télé. C'est riche, foisonnant, parfois un peu trop, mais dans une mise en scène épurée d'une extrême précision.

Rien sur scène. Pas de décors. De simples rideaux transparents qui viennent parfois cloisonner l'espace, écrans où projeter les vidéos ou permettant des jeux d'ombres.

Et une bande son très travaillée avec parfois le cri lancinant d'une guitare dont joue en direct un Nicolas Laferrerie inspiré.

Les clins d'œil cinématographiques abondent, tels qu'on peut les garder dans notre mémoire, films de science fiction, films de guerre, thrillers (apparitions des jumelles de Shining en robes bleues) une séquence délirante de Batman, et superbe duo de Casablanca avec l'homme en version doublée et la femme en VO !

Bref, un travail remarquable, de documentation, d'inventivité et de réalisation, porté par de jeunes interprètes tous excellents.

Dont Laura Clauzel qui chante Blue Velvet, séquence inoubliable, une voix à vous déchirer l'âme, à vous donner la chair de poule, à vous emmener loin, très loin.

La célébration des épousailles du spectacle vivant et du 7ème art.

Nicole Bourbon

 

 

Cine in corpore

Mise en scène : Guillaume Clayssen

Avec : Laura Clauzel, Viktoria Kozlova, Vincent Brunol, Mathias Robinet-Sapin, Julien Crépin et l'aimable participation d'Emmanuelle Laborit

Assistant à la mise en scène Julien Crépin
Scénographie Stéphanie Rapin et Anaïs Valembois
Création costumes Emilie Largier
Créateur lumière Eric Heinrich
Créateur son Samuel Mazzotti
Assistant son Thomas Mirgaine
Vidéaste Boris Carré
Maquillage Isabelle Vernus
Construction de décor Bernard Gerest
Guitariste Nicolas Laferrerie
Conseil montage Estelle Lacombe-Vittali
Administration Claire Marx
Production La Compagnie des Attentifs
Coproduction MAJE Productions (société de production cinématographique)
Coréalisation L'étoile du nord - Résidence de création à « Lilas en scène ».