CE SOIR IL PLEUT DES ÉTOILES

THÉÂTRE DOUZE.

Jusqu'au 17 octobre les Jeudi, Vendredi, Samedi à 20H30 | Dimanche à 15H30.

 

Avec Marie-Pierre Rodrigue ou Rachel Pignot (chant)

et Alexandre Martin-Varroy ou Cyril Romoli (chant)

Piano : Romain Molist

Contrebasse : Alix Merckx

Mise en scène : Patrick Alluin

Chorégraphe : Mariejo Buffon

Conception : Alexandre Martin-Varroy

Création lumières : Eric Charansol

Régie son : Arnaud Orieux

 

Un cocktail d'émotions

Ils sont quatre, jeunes, talentueux  qui se sont attaqués au thème  difficile de la guerre et de la violence humaine.

Sur un tel sujet qui aurait pu mener à un spectacle plombant, ils ont réussi à faire une œuvre étonnante, légère, humoristique parfois, tout en n'occultant rien du tragique de la situation.

C'est littéraire et musical : les morceaux joués ou chantés sont parfois de Victor Hugo, Zola, Bruant ou d'inconnus qui ont vécu l'époque et parlent de Ferry, Clémenceau, Gambetta. C'est poétique et sensible, drôle et émouvant, dramatique et fantaisiste, poignant et léger.

Offrant une belle sélection de textes et chansons de la fin du XIXème siècle et du début du XXème, le travail de recherche historique et d'adaptation d'Alexandre Martin-Varroy est considérable et remarquable.

Également interprète, ce dernier  joue comme personne d'une belle palette d'émotions. Sa complice, Marie-Pierre Rodrigue,  qui fait irrésistiblement penser à Mireille, est au diapason ainsi que les musiciens Romain Molist et Alix Merckx, véritables virtuoses. Ils sont tous les quatre exceptionnels, l'attention ne faiblit pas une seconde grâce à leur jeu et à la mise en scène vivante et originale de Patrick Alluin magnifiée par les superbes lumières d'Eric Charensol.

Procédant par petites touches, s'appuyant sur les conflits de 1870, 14/18 et de 1940, avec comme fil conducteur la découverte de lettres dans la vieille malle d'un aïeul,   ils nous font sentir sans noircir le trait l'absurdité et la cruauté de toute  guerre.

Ils jouent, chantent et dansent avec un abattage remarquable et une complicité évidente, créant un univers qui touchera toutes les générations et se livrant ainsi à un beau travail de mémoire.

Le public n'est pas resté insensible comme l'ont prouvé les applaudissements nourris et chaleureux et les « bravos » qui ont jailli spontanément dans la salle lorsque les lumières se sont éteintes, saluant ce « message simple de paix et d'espoir ».

Un spectacle à voir de toute urgence.

 

Nicole Bourbon