CAMILLE CLAUDEL, DE L’ASCENSION À LA CHUTE

Théâtre de l’Athénée-Louis Jouvet
7, rue Bourdreau
75009 Paris

Jusqu’au au 24 mars 2018
Les mardis à 19h, du mercredi au samedi à 20h, les dimanches à 16h

 

Camille Claudel, de l’ascension à la chute loupe 

Qui, de son destin de femme ou de celui d’artiste, est le plus fascinant chez Camille Claudel ?  Exigeante, ambitieuse, rebelle, tourmentée et géniale, elle a vécu ses passions avec un engagement total et une sincérité absolue. Autant de beaux ingrédients pour faire un magnifique personnage de théâtre !

« De l’ascension à la chute » indique le sous-titre de cette création qui se concentre sur la période la plus créative de l’artiste au travers des épisodes qui ont ponctué la quinzaine d’années de sa relation avec Rodin, entrecoupées de scènes parallèles qui montrent la tendresse complice qui l’unissent à son frère Paul, apprenti poète, ainsi que l’incompréhension qu’elle subit de la part d’une mère trop bigote pour être aimante. Son père, qui l’a tellement soutenue, n’est qu’évoqué, mais c’est bien sa mort en 1913 qui marque le basculement de l’artiste dans la « folie » (sans que ne soit tentée une ligne d’interprétation pour nous permettre de comprendre ce qui s’est passé).

Célia Catalifo campe une Camille Claudel forte et convaincante. Mais la véritable originalité de la mise en scène de Wendy Beckett vient de la façon dont elle donne à voir les sculptures sur scène. Trois modèles vivants prennent des poses au milieu des acteurs, soit qu’ils figent le temps sans bouger soit qu’ils se mettent au contraire en mouvement et font sortir l’énergie qui était contenue dans leurs postures. Le procédé était périlleux mais, grâce à un travail remarquable sur les lumières, il se révèle pleinement convaincant. Les corps musculeux des deux danseuses et du danseur ressortent avec presque autant de force et de souplesse que dans les productions qu’ils figurent, dans L’âge mûr comme dans Sakountala ou dans toutes les œuvres qu’on aimera à essayer d’identifier puisque ce sont paradoxalement les sculptures qui servent ici de modèles aux êtres humains.

Frédéric Manzini

 

Camille Claudel, de l’ascension à la chute

De Wendy Beckett
Mise en scène : Wendy Beckett

Chorégraphies : Meryl Tankard
Scénographie : Halcyon Pratt
Projections : Régis Lansac
Costumes : Sylvie Skinazi
Lumière : François Leneveu

Avec : Célia Catalifo, Marie-France Alvarez, Marie Brugière, Swan Demarsan, Sébastien Dumont, Audrey Evalaum, Clovis Fouin, Christine Gagnepain, Mathilde Rance

 

Mis en ligne le 9 mars 2018