SOUINGUE SOUINGUE

 

Dix ans après

« Souingue » avait été un grand succès il y a dix ans.Après diverses aventureset expériences, la même équipe se retrouve pour « Souingue, souingue ». Ce nouvel opus a obtenu le Marius du Meilleur Musical année 2007 catégorie spectacleau Festival des Musicals de Béziers en février 2007.

Le quatuor vocal et le trio de musiciens n'ont rien perdu de leur talent. C'est toujours avec la même pêche, la même perfection musicale dans une influence jazzy qu'ils revisitent les airs d'autrefois dans ce qu'ils appellent « une anthologie peu scrupuleuse de la chanson drôle ». On ne sait comment ils sont allés dénicher ces chansons peu connues pour la plupart mais qu'ils interprètent avec une sérieuse drôlerie et énormément de talent.

Laurent Pelly signe une mise en scène légère et raffinée, pianos, contrebasse et batterie se déchaînent dans un jeu complice, les chanteurs se font comédiens, danseurs, et utilisent leurs voix comme de véritables instruments, leur numéro de chasse à courre notamment est irrésistible, Le chant d'allégresse de Pierre Dac sur une musique de Chopin ou L'Alcoolde Francis Blanche sur la Rhapsodie Hongroise de Listz, de haute volée.

Les voix très différentes se mêlent parfaitement et chacun joue de sa tessiture avec brio : Fabienne Guyon, voix lyrique, l'utilise avec humour dans J'peux pas monter, tandis que la voix grave (extraordinaire) de Florence Pelly fait merveille dansLe chasseur de Michel Delpech.On retrouve ainsi avec plaisir l'univers d'un humour décalé deNougaro, Jean Constantin, Boby Lapointe, Pierre Dac, Francis Blanche,Boris Vian, Raymond Devos et biend'autres. Leur interprétation des chansons connues réussit à faire oublier l'original : Saucisson de cheval, L'homme de Cro-magnon ou encore Zorro est arrivé !

Ça swingue, bien sûr, mais ça peut aussi être subtil, parfois poétique ou nostalgique, sans jamais se prendre au sérieux.C'est une grande bouffée d'air frais qu'ils nous envoient, souvenirs d'une époque qui savait rire et se moquer sans méchanceté de ses défauts. Bref, on en sort le sourire aux lèvres, avec un seul regret : que ce ne soit pas plus long !

Il reste certainement encore d'autres trésors à découvrir, alors à quand Souingue, souingue, souingue ?