NOVECENTO

Théâtre du Rond Point
2 bis Avenue Franklin Delano Roosevelt
75008 Paris
Tél : 01 44 95 98 21

Jusqu’au 6 novembre 2016
du mardi au dimanche à 18h30

Du 10 au 27 novembre 2016
du mardi au samedi à 21h00, dimanche à 18h30

 

Novecento loupe Crédit photo : © Christian Ganet

Trois forces s’additionnent dans ce spectacle : le texte d’Alessandro Baricco, un orchestre jazz live et la très grande maitrise technique narrative et le charme du comédien André Dussollier.

Novecento est un texte qui allie l’épopée romanesque à une narration proche d’une fable moderne. Un texte qui utilise une écriture moderne faite d’une apparence de langage parlé qui dissimule une vraie recherche de rythme et de musicalité. Mais ce qui nous est raconté ici est surtout le destin extraordinaire d’un musicien de génie, vraie personnage de roman, dont l’aventure traverse la première moitié du 20ième siècle à bord d’un paquebot transatlantique qui est comme une miniature du monde de l’époque, un concentré et un écrin dans lequel naitra et mourra le héros de cette histoire qui ne foulera jamais la terre ferme. C’est aussi l’occasion pour ce passionné de musique qu’est Alessandro Baricco de passer en revue la foisonnante inventivité de cette période où la naissance du jazz  et de ses enfants  fit révolution.

Sur scène, un quatuor – piano, trompette, contrebasse, batterie – réalise en live cette effervescence musicale, qui est comme un grand écart entre la grande musique classique et l’orchestre de bal des années 30. Car Novecento (nom du personnage principal) est non seulement un génie de cette nouvelle musique mais un pianiste virtuose capable de jouer Bach ou Chopin sans avoir jamais étudier la musique.

André Dussollier incarne dans ce spectacle l’ami trompettiste de Novecento. Le timbre de sa voix dépose chaque mot du texte, comme une caresse, au creux de nos oreilles. Son enthousiasme et sa très grande générosité nous fait aimer immédiatement tous les personnages de cette histoire. Il mène le jeu tout en partageant habilement le rythme avec l’orchestre : interventions calées, harmonieuse, dialogue voix parlée-musique.

Une scénographie en cinémascope transforme la scène en pont de paquebot. Cieux nocturnes ou horizons marins, échelle de coupée et jazz band en ombres chinoises organisent les tableaux qui s’enchaînent sans heurt. Une mise en scène à la fois simple et bien rythmée qui brille par des moments musicaux intenses et des morceaux solistes remarquable du pianiste Elio Di Tanna.

C’est un véritable bonbon que ce spectacle. Une bulle harmonieuse épargnée de la violence du monde. Une forme de voyage bien orchestré, en accord avec l’histoire transatlantique qu’il raconte, une ode aussi à la musique et à ce qu’elle possède de pur, d’universel et de pacifique et au refuge mental qu’elle représente.

Bruno Fougniès

 

Novecento

Texte : Alessandro Baricco

Mise en scène, adaptation française et interprétation : André Dussollier

Coadaptation française : Gérald Sibleyras
Avec la collaboration de : Stéphane De Groodt
Scénographie et co-mise en scène : Pierre-François Limbosch
Lumière : Laurent Castaingt
Direction musicale : Christophe Cravero

Piano : Elio Di Tanna
Trompette : Sylvain Gontard
Batterie et percussions : Michel Bocchi
Contrebasse : Olivier Andrès

Assistanat artistique : Catherine D’At
Images : Christophe Grelié
Costumes : Catherine Bouchard
Peinture : Alexandre Obolensky

 

Mis en ligne le 25 septembre 2016