LA LÉGENDE DU ROI ARTHUR

Palais des Congrès
2 Place de la Porte Maillot
75017 Paris
01 40 68 22 22

Jusqu’au 3 janvier 2016


La Légende du roi Arthur loupe 

Dans la grande salle du Palais des Congrès, le temps que tout le monde prenne place, de bienveillants, mais étranges personnages en longue cape à capuche invitent petits et grands à tenter de retirer la grande épée plantée dans un rocher sculpté qui trône sur l’avant-scène (ce qui n’est pas sans rappeler, pour ceux qui connaissent, un certain parc d’attraction). Un garçon finit par y arriver, juste avant la levée du rideau, et forcément, ce ne pouvait être une fille, puisqu’aucune n’y a été conviée. La modernité revendiquée trouve ses limites ici, et le ton en est donné, car les femmes n’auront pas de joli rôle ce soir.

Après la projection d’un prologue explicatif, apparemment nécessaire, le film peut commencer. On imagine des caméras embarquées sur des aigles, tant sont spectaculaires les images qui défilent sur l’écran géant en arrière plan, les descentes vertigineuses en plongée au cœur des paysages bretons sont à couper le souffle, on a envie de s’y perdre. Des faisceaux lumineux s’agitent pour donner une illusion d’hologrammes, c’est du 3D sur mesure pour gamers avertis, un jeu vidéo géant plus vrai que nature.

Merlin l’enchanteur entreprend de raconter comment il a aidé le roi Uther à séduire l’épouse d’un des barons de sa cour, en lui faisant prendre l’apparence du mari. La femme, réalisant son erreur, finit par dépérir de remords et de honte, après avoir mis au monde un fils, Arthur, né de cette union adultérine. Uther meurt au combat en plantant Excalibur, son épée magique, dans un roc, et en faisant le vœu que seul son descendant puisse s’en emparer. Le magicien prit le garçon sous sa protection, et le cacha, loin des convoitises et des combats pour le pouvoir qui faisaient rage dans le royaume, jusqu’à ce qu’il soit assez grand pour accomplir son royal destin.

Arrive le jour tant attendu, où Arthur réussit à retirer l’épée du rocher. Il est proclamé roi et est acclamé par tous… ou presque. Car Méléagant, noble chevalier et premier prétendant au trône, n’entend pas s’en laisser écarter aussi facilement. D’autant plus que sa promise, Guenièvre, accepte d’épouser Arthur. Sans oublier la demi-sœur aînée du roi lui-même, la sorcière Morgane, qui n’a jamais oublié l’humiliation subie par sa mère et a juré de la venger à tout prix. Tout se complique encore avec l’entrée en scène du beau chevalier Lancelot : il tombe amoureux de Guenièvre qui, à son tour, s’éprend de lui. Dès lors, tout est relégué au second plan, la Table Ronde, la recherche du Graal… L’intrigue tourne surtout autour de cet amour maudit, le sous titre annonce d'ailleurs la couleur : Quand l'amour change le cours de l'histoire.

La musique est forte, très opéra rock, avec quelques petites touches celtiques par ci par là. Les costumes du roi Arthur sont somptueux et sa coupe de cheveux est surprenante pour le personnage. Guenièvre et Lancelot (Camille Lou et Charlie Boisseau) chantent d’une même voix, littéralement, on a du mal à les distinguer !  Merlin (David Alexis, remarquable professeur Abronsius dans Le bal des vampires) paraît fort sympathique, d’où, peut-être, moins magique... La fée Morgane (Zaho) peine à convaincre de ses pouvoirs maléfiques, accrochée en position de fœtus, de manière improbable, à un gigantesque pantin difforme censé représenter sa mère. Une mention spéciale à Fabien Incardona en Méléagant sombre et inquiétant tout en faisant preuve de qualités vocales remarquables.

Enfin, le plus spectaculaire est le fougueux danseur unijambiste, Brahem Aïache, découvert dans Incroyable talent et déjà remarqué dans Dracula, qui incarne le cerf magique de la forêt magique : il danse en maniant ses béquilles en bois avec une tel art, une infinie passion et une si impressionnante volonté, qu’il impose le respect et l’admiration, bravo !

Malgré tout, dans l’ensemble, l’aspect artistique ne semble pas tout à fait à la hauteur des moyens mis en œuvre pour ce spectacle à gros budget qui en met, c'est sûr, plein les yeux...

Luana Kim

 

La Légende du roi Arthur – Quand l'amour change le cours de l'histoire

De Dove Attia et Francois Chouquet
Paroles et musique : Zaho, Silvio Lisbonne, Rod Janois et Skread
Mise en scène et chorégraphie : Giuliano Peparini
Société de production : Décibels Productions
Casting : Dove Attia
Costumes : Frédéric Olivier
Lumières : Xavier Lauwers
Son : Jean-Philippe Bonichon

Avec :
Zaho : la Fée Morgane
Camille Lou : la Reine Guenièvre
Fabien Incardona : Méléagant
Charlie Boisseau : Lancelot
David Alexis : Merlin
Thomas Ronzeau : Gauvain

Doublures :
Kaël : Doublure de Lancelot et Méléagant
Robinne Berry : Doublure de La Reine Guenièvre et de la Fée Morgane
Julien Lamassonne : Doublure du Roi Arthur

Danseurs :
Tamara Fernando, Alessandra Cito, Emmanuelle Seguin-Hernandez, Noellie Bordelet, Veronique Lemonnier, Hai-wen Hsu, Federica Paneri, Camilla Brezzi et Loredana Persichetti, Olivier Mathieu, Geoffrey Ploquin, Jimmy Vairon, Brahem Aïache, Rémy Marchant, Sebastian Cuiza, Gianlorenzo De Donno, Gabriele Beddoni, Vincenzo Battista, Angelo Recchia, Tiwuany, Gian Maria Giuliattini, Féroz Sahoulamide, Tim Vranken, Valentin Vossenat et Gianluca Falvo.

Danseurs A.I.D. : Lili Felder et Angela Ruscitti. Anthony Thieux, Uchiha Dante, Antonio Terrestre, Antonello Sangirardi, Alessandro Giuglietini, Marco Pasqualetti

 

Mis en ligne le 3 octobre 2015

Merci de cliquer sur J'aime