MON ANGE

Théâtre Tristan Bernardï
64 rue du Rocher
75008 – Paris
Tel : 01 45 22 08 40

Jusqu’au 30 décembre
Du mardi au samedi à 21h00 et matinée le samedi à 16h30

 

Mon Ange loupe 

Noir, pesant, intense, « Mon Ange » n’a de doux que son titre. Inspiré d’une histoire vraie, « Mon Ange » est la voix d’une jeune adolescente kurde, Rehana, devenue malgré elle une combattante de légende et le symbole de la résistance lors du siège de la ville syrienne de Kobané en 2014/2015. Dans une mise en scène brillante et rigoureuse, réglée au cordeau par des jeux de lumières d’une précision chirurgicale et un univers sonore assourdissant qui nous immerge au cœur du quotidien effroyable d’une ville en guerre, la jeune et vibrante Lina El Arabi est tendue comme un arc . Quasiment toujours devinée dans une pénombre omniprésente audacieuse, sa silhouette de vestale rebelle aux épaules nues se dresse comme un défi à la tragédie qui la cerne. Seule sa voix cassée et puissante, puisée au fond de ses entrailles, transmet la violence et la rage de ce récit qui ne laisse guère de place à l’émotion tant tout n’est que laideur, cruauté et abjection.

Œuvre de l’écrivain britannique Henry Naylor, « Angel » est le troisième volet d’une trilogie intitulée « Cauchemars d’Orient » consacrée à la lutte contre le terrorisme. Classée en décembre 2016 par le Times dans le top 10 des meilleures pièces de théâtre de l’année, elle s’est jouée à New York au printemps 2017 avant d’être déclarée « Révélation » du Festival Off d’Avignon cet été, notamment grâce à la performance de Lina El Arabi qui amorce une carrière fulgurante. Il n’est qu’à constater la « standing ovation » reçue de la part du public le soir de la Première. Un hommage mérité tant la jeune comédienne y met sa fougue, sa hargne et son indéniable talent. Un moment de théâtre essentiel qui ne laisse pas indemne et qui rappelle qu’au moment, où la pièce se déroule, des centaines de jeunes filles vivent ce que dénonce Rehana !

Patricia Lacan-Martin

 

Mon Ange

D’après l’œuvre « Angel » d’Henry Naylor
Traduction : Adelaïde Pralon
Mise en scène : Jérémie Lippmann
Décors : Jacques Gabel
Lumières : Joël Hourbeigt
Costumes : Colombe Lauriot-Prevost
Son : Adrien Hollocou

Avec Lina El Arabi

 

Mis en ligne le 7 octobre 2017