MADAME FORESTI

Zenith de Paris
211 avenue Jean Jaurès 
75019 - Paris

Jusqu’au 24 janvier à 20h00

 

loupe

 

Année 2000 : elles sont trois sur la petite scène de l’Espace Gerson à Lyon, elles se nomment « Les Taupes Modèles » et parmi elles, une petite brune, vive et pétillante qui sort indubitablement du lot.

Depuis la lyonnaise Florence Foresti a fait son chemin et quel chemin ! Bercy, le Chatelet et maintenant les Zénith vont faire à chaque fois le plein lorsqu’elle y est programmée.

2014 : sort une affiche originale, Madame Foresti avec une drôle de petite frimousse comme décapitée tout en bas du papier, une affiche qui attire l’attention

2015 : me voici au Zénith au milieu cette fois-ci de quelques 6000 spectateurs. Ambiance électrique dès que l’humoriste apparaît faisant oublier l’heure d’attente, les mangeurs de pop corn et les buveurs de bière !

Toute menue dans sa salopette noire très travaillée, elle va parvenir néanmoins à occuper complètement tout l’espace tant sa vitalité fait merveille.

Pendant 1h30, elle va nous raconter sa crise de la quarantaine avec un humour incisif et très juste : la salle rit beaucoup car on ne peut que souscrire à ce qu’elle raconte, on peut même reconnaître – eh oui – des gens qu’on connaît dans ses personnages et même parfois nous-mêmes !

Quelques sketches émaillent son récit, cassant le style « stand up », morceaux hauts en couleur où elle nous emmène dans l’Antiquité ou au moment de la création du métro dans une hilarité générale. Véritable contorsionniste et imitatrice, elle devient Vanessa Paradis, un hippopotame, un lion et bien d’autres pour finir dans la peau d’Arletty.

Ce n’est pas pour rien qu’au fil des années elle s’est hissée au sommet des humoristes féminines, – peu sont capables de remplir un Zénith dix jours de suite – elle a le sens des formules qui font mouche, sait transformer le moindre événement en sketch désopilant et se moque d’elle-même avec une grande dérision, camouflant sous le rire ses angoisses et ses craintes, menant le tout à un train d’enfer avec un débit redoutable accompagné d’une gestuelle remarquable.

Capable de nous faire rire en parlant d’une capsule Nespresso, de Twitter mais aussi de sujets plus graves comme le temps qui passe inexorablement, – « On va tous crever, ma prochaine aventure, c'est le cancer », balance-t-elle avec aplomb suscitant les rires alors qu’on devrait hurler d’effroi – elle est l’exemple vivant que le rire est bien toujours la politesse du désespoir.

Nicole Bourbon

 

Madame Foresti

De et avec Florence Foresti

 

Mis en ligne le 14 janvier 2015

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