BERNARD MABILLE (Sur mesure)

L'Olympia
28 boulevard des Capucines
75009 - PARIS
Le 21 janvier 2013
Le 25 janvier à Lorient, le 26 à Guivapas, le 28 à Olonne-sur-mer (complet), le 1er février à St Etienne, le 2 à Grenoble, le 6 au Mans, (les autres dates sur son site)

S'il affirme qu'il fait pour la première fois l'Olympia, on peut le croire. Physiquement, mais pas seulement, Bernard Mabille est un pilier : pilier de l'humour chansonnier et des « Grosses têtes » de Philippe Bouvard. Il y déploie, comme sur la scène de cabarets, son humour à l'emporte-pièce, ses vacheries calibrées, sa mauvaise foi congénitale qui n'épargne personne, même pas lui-même. À ses débuts de journaliste, il doit sa carrière à sa rencontre avec Thierry le Luron, qu'il avait critiqué et qui lui demanda de lui écrire des textes. Ce qu'il fit avec le brio que l'on sait. Mabille avoue préférer les galas, à une vie de « fonctionnaire », comme ses camarades Mailhot ou autres.

Ce soir-là, comme nous sommes à l'Olympia, temple du spectacle à l'ancienne, nous avons droit, en première partie, à un magicien tonique et décidé qui, au son d'une musique tonitruante, enchaîne les numéros de disparition et autres. Le seul (petit) problème, est qu'ils ne sont pas nouveaux nouveaux : Sophie Edelstein, sous le chapiteau du cirque Pinder, fait les mêmes ou à peu près.

Revenons à celui pour qui le public est venu nombreux : l'ineffable Mabille. Que dire de plus sur le personnage, tout en fiel et en rondeurs, les secondes faisant passer le premier ? Malgré le travail, mentionné, de Yves Pignot, il n'y a pas vraiment de mise en scène, le comédien se contentant d'arpenter la vaste scène en susurrant, vociférant, ou haranguant son public. En ce qui concerne les sujets, tout y passe : Le mariage pour tous : « Moi, je me suis marié trois fois et ça a jamais été gai ! » ou bien les contrôles routiers : «  Maintenant, faut que tu aies deux éthylotests dans la voiture, un pour toi, un pour le gendarme. » Les peoples, évidemment, l'inspirent : « À un gala, j'étais à côté de Dave. Je ne savais pas où me mettre. Lui, il aurait su ! ». « Audrey Pulvar, … toujours seule. Encore un site visité par Montebourg qui ne trouve pas de repreneur. »

Au-delà de sa haine clamée pour les écolos, c'est bien évidemment la politique un de ses chevaux de bataille : « Borloo et son MDI, … Mouvement des Imbibés ». Parfois, dit-il, les noms sont trompeurs : « Martine Aubry, par exemple. Il n'y a rien de coulant sous la vieille croûte ! » D'autres noms, par contre, disent bien ce qu'ils veulent dire : « Peillon. C'est ce qu'on va faire. » Rien de révolutionnaire, là-dedans, pas de message, mais le plaisir, contagieux, de revenir sur l'affaire DSK, d'évoquer le viagra ou de régler quelques comptes avec les clichés ambiants: « On exagère beaucoup avec la Bretagne : en été, il fait couramment 30 degrés. 15 degrés le samedi et 15 degrés le dimanche ! »

Ce grand sentimental de Mabille finit en demandant à son public de lui faire un triomphe (pour sa maman, prétend-il), ce que les spectateurs, enchantés, lui accordent bien volontiers.

 

Gérard Noël