SI CARMEN M'ÉTAIT CONTÉE

Zénith Paris : Dimanche 1er avril 2012 à 17h, Lundi 2 avril 2012 à 20h00

Tournée : Zenith De Dijon le 3 avril
Arcadium Annecy du 5 au 6 avril
Zénith St Etienne le 7 avril
Summum Grenoble le 7 décembre

 

Après Carmina Burana, DPF Prod propose Carmen, toujours selon le même concept, une présentation de l'œuvre par Ève Ruggieri, des salles plus populaires que l'opéra type Zénith et une politique tarifaire permettant d'ouvrir la culture au maximum de personnes (billets à partir de 20 euros) –.

On ne présente plus Carmen, opéra parmi les plus joués dans le monde. Ève Ruggieri réussit pourtant à le faire avec ce savoir, cette passion et cet enthousiasme qui lui sont propres. Elle raconte avec brio non seulement l'histoire mais aussi la musique, attirant l'attention sur tel ou tel passage soit que la partition en soit particulièrement brillante soit pour souligner sa parfaite adéquation avec les sentiments exprimés sur la scène.

Cet opéra dont l'action se déroule à Séville et qui parle de corrida a des accents fortement ibériques.

C'est donc une idée parfaitement bien choisie d'y adjoindre du flamenco, avec les percussions et castagnettes des sept gitans complétant le grand orchestre de l'Opéra National d'Ukraine.

Musique classique, « palmas et falseta », ballets, « bailes et taconeos », se mêlent ou se répondent dans des tableaux superbes et de grande volée.

La mezzo-soprano, Marie Kalinine incarne une Carmen parfaite, elle en a l'allure, la fougue, la beauté altière avec de superbes et dramatiques intonations vocales.

Philippe Do, belle voix de ténor, est un Don José convaincant et Sébastien Soulès, baryton, un séduisant Escamillo.

Grigori Penteleïtchouk dirige le grand orchestre de l'Opéra National d'Ukraine dans une version superbe qui magnifie la musique de Bizet, expressive, élégante et colorée, son orchestration, raffinée et ses mélodies simples et efficaces qu'on a tous dans la tête, très beau prélude de l'acte III avec un exceptionnel flûtiste.

Quelques regrets cependant :

L'absence du «  chœur des gamins de la Garde montante » au premier acte, remplacé par un ballet, la sonorisation imposée par la structure de la salle mais qui gâche le son, – c'est très désagréable d'entendre des enceintes et non directement les instruments – la projection de vidéos en guise de décors, le choix de la version opéra-comique, les chanteurs n'étant pas forcément tous des comédiens.

Mais ne faisons pas la fine bouche, le résultat est prenant, de grande qualité et parfaitement réalisé et suffisamment original pour que j'ai eu encore une fois le plaisir de la re-découverte alors que c'est une œuvre que j'ai vue et revue dans maintes versions dont une qui m'avait particulièrement marquée aux arènes de Nîmes avec l'introduction d'une vraie corrida.

 

Nicole Bourbon

 

Si CARMEN m'était contée par Eve Ruggieri

Musique de Georges Bizet
Livret : Meilhac et Halévy

Directrice artistique: Eve Ruggieri
Direction Musicale: Grigori Penteleïtchouk
Mise en scène: Juan Conchillo Tudela

Carmen : Marie Kalinine (mezzo-soprano)
Don José : Philippe Do (ténor)
Micaëla : Nathalie Manfrino (soprano) ou Isabelle Philippe
Escamillo : Sébastien Soulès (baryton)
Frasquita : Eva Ganizate (soprano) ou Aurélie Loilier
Mèrcédes : Anna Destraël (mezzo-soprano)
Dancaïre : Yvan Rebeyrol (baryton)
Remendado: Jean-Noël Cabrol (tenor)
Moralès: Philippe Nicolas Martin (baryton) ou Jean-Philippe Elleouet
Zuniga: Marc Scoffoni ou Lionel Peintre

Ballet et Musiciens flamenco: Simphonic Flamenco de Oscar de Manuel

Choeur et orchestre: Opéra Nation d'Ukraine - Lviv
Chorégraphie: Marta Perez sol

Conception lumière / Régisseur général : Francis Mannaert - performing.arts@skynet.be