LANCELOT, LE CHEVALIER DE MERLIN

Théâtre de la Porte Saint-Martin
18 Bd Saint-Martin
75010 PARIS
Du 22 janvier au 30 mars 2012
01 42 72 00 33

La Cie Ecla-théâtre continue d'œuvrer dans le spectacle pour enfants, ce qu'elle fait plutôt bien : une scène prestigieuse, le théâtre de la Porte Saint-Martin, (le même où François Morel joue M. Jourdain en soirée), des moyens, et des comédiens convaincus.

Le choix a été fait d'adapter collectivement un de ces fameux romans de la table ronde, le cycle du roi Arthur. Allons-y donc pour Lancelot, de Chrétien de Troyes croisé ici avec « La vie de Merlin » de Geoffroy de Monmouth.

Dès le début, il faut ce qu'il faut, c'est la magie qui est sur scène puisque Merlin surgit, pour nous entretenir d'un nouveau-né, fils d'un roi mort, qu'il va confier à la fée Viviane pour qu'elle l'élève. Dix-huit ans plus tard, Lancelot est devenu adulte et ses vraies aventures commencent. On admirera, au passage, l'art de créer des effets avec deux fois rien et comment, sans décor, avec une lumière encerclant les personnages, on suggère un palais, ou un paysage à perte de vue.

Gauvain, à qui est confié Lancelot, commence par l'éprouver puis, convaincu de ses qualités, accepte de le former. Il sera adoubé chevalier. A ce moment de l'histoire, il faut un élément déclencheur : ce sera l'amour secret de Lancelot pour Guenièvre, la propre femme du roi. « Quel fol amour » dit quelqu'un et Merlin de répondre : « Quel amour ne l'est pas ? » S'ensuit l'enlèvement de Guenièvre par un méchant nommé Méléagan, dont le seul but est d'attirer notre noble chevalier pour pouvoir l'affronter. Paradoxalement, il y a du Corneille dans l'âge et la fatigue du père de Méléagan, dans cette façon qu'a son fils a de s'opposer à lui : « Je suis issu d'un arbre pourri », lance-t-il aimablement.

La suite, les péripéties autour de cet amour « impossible », les combats (nombreux et fort bien réglés) il vaut mieux les voir par vous-mêmes. Ce spectacle, mis en scène par Quentin Defait,  se veut une brillante BD animée, où éclairages et costumes, soignés, nous transportent sans peine vers l'époque en question. Les comédiens (10) sont jeunes et plein d'énergie. On retiendra cette image de Gauvain avec ses deux épées dans le dos, le trouble de Guenièvre, Lancelot ensanglanté dans son ultime duel. Deux comédiennes assument vaillamment tous les rôles féminins et se transforment avec ce qu'il faut de pertinence pour « qu'on y croie ». Jolie affiche, au passage, de Michel Bouvet.

Aucune critique sérieuse à faire, donc, face à ce Lancelot, chevalier du lac (dit aussi « chevalier à la charrette », on apprendra pourquoi). Sans loucher vers le « Sacré Graal » des Monty Python, il y a quand même des gags, des personnages truculents et quelques éclats de rire.  

Les parents ne s'y ennuient pas et les enfants restent captivés par ces aventures avec des épées plutôt que des sabres laser, une histoire où l'honneur et la bravoure règnent en maîtres. Une belle leçon.

 

Gérard NOEL 

 

 

Lancelot, le chevalier de Merlin

Auteur : Chrétien de Troyes & Geoffroy de Monmouth
Artistes : Ecla théâtre, Agnès de Palmaert, Natacha Le Guen, Agathe Laemmel, Philippe Littlejohn, Maître Patrice Camboni, Juan Jimenez, Nicolas Audouze, Valentine Erlich, Aurélie Van den Daele
Metteur en scène : Quentin Defalt

www.ecla-theatre.com