Steve SUISSA

 

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Marianne James
Photo Claude Bourbon

RENCONTRE AVEC STEVE SUISSA, COMÉDIEN, SCÉNARISTE,

RÉALISATEUR, METTEUR EN SCÈNE ET DIRECTEUR ASSOCIÉ DU THÉÂTRE RIVE GAUCHE

 

Lorsqu'on rencontre Steve Suissa, ce qui frappe au premier abord c'est son sérieux.

On le sent concentré, absorbé, complètement investi dans ce qu'il fait.

Le monde du spectacle, il le connaît bien, étant comédien, scénariste, réalisateur, metteur en scène.

Et c'est dans cette dernière activité qu'il se retrouve le plus, lui qui se définit plutôt comme un artisan que comme un artiste.

Un artisan prêt à vingt fois sur le métier remettre son ouvrage, toujours présent, prenant des notes, rectifiant ceci, améliorant cela, jusqu'à ce qu'il atteigne ce qu'il cherche, ou du moins s'en approche le plus possible.

À la recherche de la vérité, de la sincérité, accompagnant sans relâche ses comédiens jusqu'à ce qu'ils incarnent réellement leurs personnages, sans tricher, pour que chaque spectateur puisse s'identifier, se sente presque voyeur, à regarder par le trou de la serrure. Fruit d'un travail intense, toujours être là, 15 heures par jour pendant six semaines lorsqu'une création doit voir le jour. Pour arriver prêt au jour de l'accouchement.

Non, il ne se sent pas artiste, mais « mécanicien, maître d'œuvre, capitaine de bateau ».

Ce qui l'intéresse c'est de parvenir à un théâtre singulier mais qui respecte l'histoire et les personnages. Transmettre « une vision, un univers, une patte, un point de vue. Sinon ce n'est que de la mise en place. Et ce qui est passionnant c'est de voir comment un même texte peut donner lieu à des spectacles différents. »

Ce qui implique de se renouveler sans cesse, de refuser les mécanismes.

Et à travers cette exigence, dégager la vérité, casser les barrières. Atteindre l'humain.

Il avoue : « Je ne pourrais pas travailler avec un acteur que je n'aimerais pas. ».

Il n'est pas de ces metteurs en scène pervers, narcissiques, que l'on rencontre d'ailleurs davantage sur les plateaux de cinéma que de théâtre.

« Je déteste faire ce que je ne voudrais pas qu'on me fasse. »

Il privilégie le travail d'équipe et trouve formidable de monter des pièces d'auteurs contemporains avec qui il peut dialoguer, échanger. « Le spectacle ne peut qu'y gagner ».

L'humain, toujours, au centre de ses préoccupations.

Et une soif d'apprendre, de chercher sans cesse de nouvelles pistes pour lui donner le sentiment d'aller vers l'homme qu'il a envie d'être.

La rencontre prend fin. Déjà, il est sur le pont. Derniers problèmes à régler.

Et tout ce qu'il m'a dit, ce qu'il m'a laissé entrevoir de lui-même, me ramène soudain au  « Gnothi seauton » des Anciens, « Connais toi toi-même »,  ce mot-clé de l'humanisme dont il me paraît être une parfaite incarnation.

Nicole Bourbon

 

En savoir plus : http://www.stevesuissa.fr/

 

 

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