GRÉGORI BAQUET

Théâtre Actuel
80, rue Guillaume Puy
84000 Avignon
04 90 82 04 02

Du 4 au 27 juillet

10h15

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Mis en ligne le 4 juillet 2014

Grégori Baquet
Photo Claude Bourbon

Rencontre avec Grégori Baquet
Actuellement à l'affiche de « Les cavaliers » Théâtre actuel – Avignon – 10h15

 

Ce qui frappe au premier abord lorsqu'on rencontre Gregori Baquet, c'est son sourire, son aisance  et sa joie de vivre, on sent quelqu'un d'heureux, bien dans sa peau.

Impression qui ne fera que se confirmer au cours de l'entretien même si il laisse entrevoir parfois d'autres facettes.

C'était ce matin la première publique du spectacle « Les cavaliers » et les retours sont excellents.

« C'est un spectacle qui a demandé une grande préparation physique, je suis sportif, j'ai fait de la danse, tout ça m'a beaucoup aidé. Et on est allé avec Éric Bouvron (le metteur en scène) en Ouzbékistan pour s'imprégner de la culture, on a fait quatre jours de chevauchées dans les montagnes. Puis on a travaillé, on voulait que ce soit chorégraphié mais juste ce qu'il faut, que ce ne soit pas ostentatoire, on a élagué jusqu'à obtenir ce qu'on voulait. »

Depuis cinq ans, il se consacre uniquement au théâtre lui qui a pourtant connu le succès des comédies musicales (il était Benvolio dans Roméo et Juliette)

« En France on aime bien cataloguer, mettre les gens dans des cases. J'ai dû être bon élève puisque je suis maintenant reconnu comme comédien (Il vient d'obtenir un Molière, celui de la Révélation masculine, ce qui lui fait dire avec humour « Il faut être patient, avoir le prix de la révélation après vingt sept ans de carrière ! Mais mon père, lui, avait reçu un Molière après cinquante sept ans !) »

Et il avoue son rêve, d'entrer à la Comédie Française et jouer le répertoire « J'adorerais être Sgnanarelle. Je suis sûr que je ferais un excellent valet de comédie ».

Mais sous l'image lisse du jeune premier heureux, se cache un autre personnage, celui qui n'a pas peur de s'engager chaque fois qu'une main se tend. C'est ainsi qu'il soutient Jérôme Kerviel « qui est loin de l'image qu'on donne de lui. Il est conscient de ses fautes mais ne veut pas être le seul à payer. C'est quelqu'un de dévasté. »

Il a aussi fondé une association Tous en scène au profit de ceux qui sont atteints de la sclérose en plaques, car des amis motards lui en avaient parlé.

S'il soutient les intermittents du spectacle, il pense que la grève n'est pas le bon moyen « Si la télé faisait grève, ne retransmettant pas par exemple les matches de foot, là ça aurait des répercussions. Mais une petite troupe, ça ne touche pas grand monde. Et elle, aura beaucoup de mal à s'en remettre. »

Et comme il est où on ne l'attend pas forcément, il déclare qu'il aimerait être psychothérapeute, il suit d'ailleurs des cours pour ça. Et on est étonné d'apprendre qu'il a suivi une thérapie « pas une analyse » précise-t-il, qui l'a énormément aidé.

Ou encore qu'il aurait adoré être sage-femme, « C'est beau d'accueillir un enfant, pour les besoins d'un téléfilm j'ai passé 48 heures dans le service du Professeur Frydman père de la fécondation in vitro, ça été une vraie découverte ».

Comme un besoin irrépressible d'être utile, d'aider les autres.

Et balaie d'un revers de mains l'image de l'artiste maudit.

« On n'a pas besoin de blessures pour avancer ; il faut au contraire les soigner, les guérir. Et avoir confiance. C'est depuis que j'ai fait cette thérapie que tout va bien pour moi.»

Notre entretien est terminé. Sa silhouette de jeune homme s'éloigne. Demain il sera de nouveau Ouroz. Et il emmènera les spectateurs très loin, les faisant rire ou pleurer mais en tout cas balayant leurs problèmes et les rendant heureux.

Une autre sorte de thérapie….

Nicole Bourbon