DIDIER LONG

Didier LongDidier Long

 

Les lectures de l’Atelier

 

La rencontre a lieu au premier étage du théâtre, dans le bar dont les fenêtres donnent sur la place Charles Dullin, illustre prédécesseur du nouveau directeur de ce lieu vieux de presque deux cents ans (le bâtiment a été construit en 1822). Didier Long, le tout nouveau directeur du prestigieux Théâtre de l’Atelier accueille avec simplicité une poignée de journalistes blogueurs pour parler de la programmation de lectures faites par de grands comédiens à côté de la programmation habituelle des spectacles du soir.

« Faits de rêve, de temps, d’amour de l’écriture, ces lectures sont venues de l’envie d’entendre des mots. » annonce un Didier Long détendu et souriant. Sa voix est douce, bien timbrée, chaleureuse.

La conception du projet lecture s’est faite très vite, plus à cause de rencontres avec les comédiens que par une volonté préméditée. Mais Didier Long s’y connaît en lecture puisqu’il a été entre autre directeur artistique du Festival de la Correspondance de Grignan de 2000 à 2007. C’est donc là une proposition d’un amateur éclairé, mais une proposition qui laisse la totale liberté aux comédiens du choix des textes qu’ils ont envie de dire.

Dominique Blanc a d’emblée proposé le texte d’Annie Ernaux, “Les années”.

« Jean-François Balmer, lui, a attendu que je lui propose un texte pour qu’il décide finalement de me proposer une lecture de “Un candide à sa fenêtre” de Régis Debray. » nous dit-il.

Sami Frey quand à lui, se lancera à partir du 3 mars, dans une autre forme de challenge : « Il va lire “Les entretiens avec Jean-Paul Sartre” de Simone de Beauvoir dans leur continuité, un passage après l’autre pour chaque lecture. Car il a la volonté de tout embrasser, de ne négliger aucune partie du texte. Il y a aussi le côté expérience moderne de se lancer chaque soir sur scène. »

Mais pourquoi programmer ces lectures, d’où vient cette envie ?

« Peut-être est-ce un besoin actuel de retourner aux textes : plus les échanges via les réseaux sociaux et autres moyens modernes seront dans l’instantané, plus on aura besoin de cette transmissions de textes. » répond Didier Long comme une évidence. Et il ajoute : « Et puis, il y a à chaque fois une dimension politique dans ces textes, des combats sociétaux : un regard sur les événements de la société. C’est la grande Histoire confrontée à la petite histoire. »

Une autre raison plus subtile nous est donnée un peu plus tard :

« Dans les choix de ces textes, les comédiens en disent beaucoup plus sur eux-mêmes que par des choix de personnages dans d’autres productions »

Didier Long aime les comédiens, les comédiennes, il aime aussi les textes qui racontent les aventures humaines. Il travaille dans cet esprit à la programmation de la saison future du Théâtre de L’Atelier qui nous sera dévoilée plus tard.

En attendant, les lectures de Dominique Blanc, “Les Années” d’Annie Ernaux, reprennent du 17 au 29 mars à 19h00 (et le dimanche à 18h00).

Bruno Fougniès

 

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