AIRNADETTE

Airnadette la Comédie musiculte le 19 janvier à l'Olympia à 20h


Photo : Seb Gosset / Vivement la photo

Ils sont six, la trentaine pas sage du tout, capables du meilleur comme du pire, de trouvailles géniales à des blagues de potache à deux balles qu'ils revendiquent. Ils sont six et se nomment Château Brutal, Gunther Love, Jean-Françoise, M-Rodz, Moche Pitt, Scotch Brit ! Ils sont six qui vous entraînent dans leur univers, passant du sérieux au loufoque sans transitions, qui lorsqu'on leur demande s'ils sont des génies ou des imposteurs vous répondent qu'ils sont de géniaux imposteurs et se trouvent ravis de leur réponse, qui allient franchise désarmante et élucubrations qui le sont tout autant.

Autant dire qu'un moment passé avec eux devient vite drôlissime et hors des sentiers battus.

Pour ceux qui ne les connaissent pas encore, rappelons qu'il s'agit d'un air-band – le principe est de jouer d'un instrument sans instrument – et que ce qui de leur aveu même avait démarré comme un délire entre potes s'est en quatre années transformé en véritable phénomène avec un public quasi hystérique de 15000 personnes à Bercy en première partie de Matthieu Chédid.

Depuis, ça n'arrête pas, on se les arrache, magazines, chaînes de télé et actions commerciales s'inscrivent à leur programme toujours avec succès. Consécration suprême : ils « font » l'Olympia le 19 janvier prochain.

Mais pour eux, ce qui compte avant tout c'est de garder intact l'enthousiasme de leur début et celui du public. Ils avouent surfer sur l'air du temps, l'engouement pour le virtuel - ils sont en quelque sorte des avatars – mais lorsqu'on creuse un peu, on se rend compte qu'ils ne sont pas si fous qu'ils paraissent. Ce qui frappe finalement, c'est leur sérieux, camouflé sous des tonnes de loufoquerie, qui les conduit maintenant à cet incroyable spectacle « la comédie musiculte », fruit d'un travail insensé de recherches de moments cultes des 40 dernières années et d'une intense mise au point dirigée par Pef.

« On a tous ces répliques dans la tête, ce spectacle est une immense madeleine de Proust, pour nous comme pour les spectateurs » expliquent-ils tandis que Château Brutal , l'élément gentiment perturbateur du groupe, précise pince sans-rire « Pas Gaspard Proust ».

Chantés ou parlés, les séquences les amènent à des parodies hilarantes après, on imagine, des heures de répétitions du geste adéquat, car fidèles à leur concept surréaliste, qui casse les codes et les poncifs pour mieux ensuite les utiliser, tout est « pour semblant », tout est réalisé en play back !

Ils portent là l'art du mime à un haut niveau, – Gunther Love a d'ailleurs un petit côté Charlie Chaplin –, du mime synchronisé précise Moche Pitt pas si moche que ça,  alliant leur amour de la musique et du jeu, observant sans relâche les gestes des « vrais » musiciens : « Ce qui nous intéresse, ce n'est pas tant le geste technique que la théâtralité du mouvement, c'est ce que nous voulons reproduire, la gestuelle exacerbée d'un pianiste ou d'un batteur par exemple. »

« Notre aventure n'aurait pas été possible il y a dix ans, reconnaissent-ils avec lucidité. Le développement d'Internet, des réseaux sociaux, de You Tube nous a vraiment aidés. »

Tout plaquer pour vivre sa passion, aller au-delà de la création n'est pas sans rappeler un côté soixante-huitard qui n'est pas pour leur déplaire.

Ils vivent le moment présent avec plaisir et sincérité, et envisagent l'avenir avec sérénité : « On nous demande à l'étranger, précise Scotch Brit, avant qu'on ait fait le tour du monde, on a quelques années devant nous ! »

En attendant rendez-vous le 19 janvier à l'Olympia pour cette « Comédie musiculte » qui s'annonce mémorable.

 

Nicole Bourbon

Airnadette la comédie musiculte le 19 janvier à l'Olympia à 20h

Mise en scène : Pierre-François Martin-Laval
chorégraphie : Lydia Dejugniac.

Avec : Château Brutal, Gunther Love, Jean-Françoise, M-Rodz, Moche Pitt, Philippe Risotto, Scotch Brit.

 

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