LE PRESBYTÈRE N’A RIEN PERDU DE SON CHARME, NI LE JARDIN DE SON ÉCLAT

Palais des Congrès
2 Place de la Porte Maillot
75017 Paris
01 40 68 22 22

Jusqu’au 6 avril puis en tournée en France

 

Le presbytère n’a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat loupe

 

Le Béjart Ballet Lausanne dirigé par Gil Roman reprend ce spectacle créé par Maurice Béjart en 1997. Sur les musiques de Queen et de Mozart, ce ballet avait été inventé par le chorégraphe sur le thème du sida. C’est un hommage à Freddie Mercury – le leader de Queen – mort en 1991 et Jorge Donn – danseur fétiche de Béjart – en 1992. Tous deux victimes du sida.

Un ballet conçu comme une célébration de la vie et de l’amour plus qu’un deuil. Près de 40 danseurs et danseuses vont transformer l’espace vide du plateau en ode à la liberté, au jeu amoureux et à l’immortalité des sentiments.

Cela commence comme une apparition : tout le ballet allongé sous des draps blancs se confond avec le sol. Ils vont surgir les uns après les autres, se dresser et faire parler les corps sur les musiques et la voix de Freddie Mercury, à la fois profondément rock mais aussi pleine de passages symphoniques et de clins d’œil au cabaret.

Suivent des tableaux qui alternent avec vivacité scènes de groupes et solos. Ce sont des images fortes pour suggérer le drame et mais aussi donner les codes pour ne pas s’y désespérer comme ce duo dansé sur des lits d’hôpital.

Des anges passent aux ailes détachées comme des accessoires de magie, une back-room déborde de corps, bras et jambes mêlés qui semblent une unique créature libérée lorsque les murs de cette pièce étroite tombent, ils s’éparpillent, puis une danseuse offre un coussin de neige en guise de pureté… tout une suite de visions à la fois réalistes et rêveuses forme la trame de l’histoire.

Béjart disait, au sujet de ce spectacle, qu’il était « le cri d’angoisse d’une jeunesse pour laquelle le problème de la mort par l’amour s’ajoute à celui des guerres multiples qui n’ont pas cessé dans le monde depuis la prétendue fin de la dernière guerre mondiale »

Pourtant, le public présent à cette chorégraphie reçoit plus l’énergie vitale et éclatante de la jeunesse que son angoisse. Même si le mot SIDA est épelé par certains des interprètes pour égrener d’autres mots commençant par les lettres de cet acronyme, comme pour en éloigner la peur qu’il inspire. Même si il est crié : « Pourquoi l’amour nous fait-il la guerre ? » Question qui reste aujourd’hui étouffé par le silence.

Les costumes de Gianni Versace accentuent encore le côté intemporel du spectacle. Ils sont pour la plupart surréels et d’une élégante sensualité.

Le ballet se termine presque comme il a commencé, par la disparition des interprètes dans le sol blanc, mais avant cela, une poignante évocation de Jorge Donn est projeté sur grand écran. Des images du danseur filmées lors de la création de Nijinski, clown de dieu sur I Want To Break Free de Mercury. Hommage et deuil réunis.

Et puis « The Show Must Go On » termine ce spectacle. Dernier message. Dernier cri d’amour pour la vie.

Bruno Fougniès

 

Le presbytère n’a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat loupe

 

Le presbytère n’a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat

Chorégraphie : Maurice Béjart
Musique : Queen, Wolfgang Amadeus Mozart
Costumes : Gianni Versace
Direction artistique : Gil Roman
Lumières : Clément Cayrol
Montage vidéo : Germaine Cohen
Réalisation Lumière : Dominique Roman

Avec

Le Béjart Ballet Lausanne

Tournée:

Dijon – Zénith – Jeudi 9 avril
Lyon – Amphithéâtre 3000 – 11 et 12 avril 2015
Nantes – Zénith – Mercredi 15 avril
Rouen – Zénith – Samedi 18 avril
Roubaix – Théâtre le Colisée – Du 22 au 24 avril 2015

 

Le presbytère n’a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat loupe

 

Mis en ligne le 5 avril 2015

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