NICOLAS JULES

L'Européen
5 rue Biot
75017 Paris
Tél : 01 43 87 97 13
Le 19 janvier 2013

 

L'Européen, 20 heures. La salle est pleine à craquer d'un public de toutes générations.

1ère partie, Bleu Teckel, un groupe (de deux), textes caustiques de Vincent Tirilly également au chant, musiques originales de Nicolas Cloche, un duo irrésistiblement drôle avec entre autres une savoureuse parodie de Bénabar.


Bleu Teckel

Court entracte et Nicolas Jules entre en scène sous les acclamations. Il faut dire qu'il n'est pas inconnu même si les grands médias l'ignorent : habitué des Francofolies, il collectionne les prix, prix chanson des Découvertes du Printemps de Bourges en 1999, Prix du Jury au Festival "Alors Chante !" de Montauban.en 2000, Prix coup de cœur de l'Académie Charles Cros.en 2004, Prix Félix-Leclerc remis à l'occasion de Francofolies de Montréa en 2005. Il vient de sortir son huitième album : La nuit était douce comme la queue rousse du diable au sortir du bain.

Comment décrire un concert de Nicolas Jules ? Inclassable, cet artiste évolue dans un univers tendre et loufoque et pourrait être le fils de Dutronc et de Brassens avec quelques gouttes de Gainsbourg.

La mèche en bataille, sourire faussement contrit au coin des lèvres, esquissant mouvements de bras et de jambes d'une drôlissime feinte maladresse, très « pince sans rire », il n'hésite pas à terminer ses chansons par une révérence. Craquant.

Ses chansons manipulent les mots et la musique au gré de sa fantaisie qui est grande, et il les interprète d'une belle voix grave avec une autodérision jubilatoire. Les textes d'une sombre poésie traversée d'éclairs lumineux sont surlignés d'une musique quasi expérimentale, c'est fort et puissant et diablement beau et prenant.

Il est accompagné de deux artistes talentueux : Roland Bourbon aux percussions (je précise que nous n'avons aucun lien de parenté) et de Clément Petit au violoncelle, qui ont tous les deux une allure de catcheur plus que de musiciens ! Les trois compères jouent bien entendu de leurs différences physiques dans des numéros très au point sous une apparente improvisation et font la démonstration de leur virtuosité mais sans jamais se prendre au sérieux dans d'incroyables solos musicaux.

Et comme l'esprit a parfois inconsciemment d'inattendues associations, j'avais dans la tête en quittant la salle ces vers de Gérard de Nerval :
Je suis le ténébreux, - le veuf, - l'inconsolé,
Le prince d'Aquitaine à la tour abolie
Ma seule étoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le soleil noir de la Mélancolie.

 

Nicole Bourbon

 

Interprètes : Nicolas Jules, Roland Bourbon, Clément Petit

Sonorisation Raphael Guitton

 

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